Navire PYTHEAS - Transatlantique 2024 - départ du Port de carnon (34)

Baléares

Le retour et la conclusion finale

Août 2025

De retour à Formentera, nous avons croisé pour la première fois depuis un an… notre propre sillage. Une drôle de sensation, comme si le voyage se refermait doucement sur lui-même, en bouclant la boucle.

De là, nous avons fait cap sur Ibiza : l’occasion de découvrir l’ouest de l’île et, avouons-le, de nous réconcilier avec cette île qui, au premier abord, ne nous avait guère séduits. Comme quoi, même les marins ont droit à une seconde impression.

Puis après un brève saut de quelques heures à Mallorque, nous sommes retournés pour deux nuits dans notre coup de cœur des Baléares : la sauvage Cabrera.

Deux courtes nuits avant de gagner Minorque où nous avons retrouvé Leila, ainsi que Lionel et Claude, deux figures amicales croisées plus tôt dans l’aventure. Comme si le voyage nous renvoyait ses plus beaux échos avant la fin.

Et justement, comment poser le point final à une telle histoire ? Tenter de résumer douze mois de vie vagabonde semble presque une gageure.

Ce que nous retenons surtout, c’est une densité incroyable : autant d’émotions, d’images et de moments condensés en un an que d’ordinaire en une décennie. Onze pays, quarante-deux îles, plus de onze mille milles parcourus… Mais au fond, l’essentiel ne se compte pas : il se vit.

Ce voyage était arrivé au bon moment. Les enfants suivaient encore volontiers nos élans d’explorateurs improvisés, et nous avons eu le bonheur de voir le monde à travers leur émerveillement. Je ne sais pas ce qui restera gravé dans leur mémoire — les cachalots, les volcans, les singes chapardeurs, la balade à dos de dromadaire, les copains de bateau ou les soirées interminables — mais j’espère que cette année leur aura donné le goût de la liberté et de la curiosité.

Pour nous, adultes, il a fallu du temps pour réaliser l’ampleur de ce que nous étions en train d’accomplir. Pendant les préparatifs, nous étions absorbés par la logistique, par les listes et par l’organisation. Ce n’est qu’au moment du départ que tout est devenu réel, brutalement. Des larmes versées en quittant le quai. Et les mêmes larmes, à l’arrivée, mais cette fois allégées par la fierté. Nous l’avions fait !

Une année de voyage, c’est long et court à la fois. Certaines étapes ont filé trop vite, d’autres nous ont offert des parenthèses hors du temps. Nous aurions aimé prolonger certaines escales, mais les imprévus font partie de la traversée. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est à quel point les rencontres allaient compter : familles, amis éphémères ou compagnons fidèles de route… Autant de visages qui ont fait de cette aventure une grande histoire collective.

Impossible de choisir une étape « préférée ». Chacune avait son parfum particulier : des paysages à couper le souffle, une soirée mémorable, ou simplement une sensation de plénitude. Pas une seule déception.

Revenir à terre, en revanche, a demandé un petit temps d’adaptation. Les premières nuits immobiles paraissaient étranges, presque oppressantes. Mais l’accueil des proches et les soirées partagées ont vite comblé ce vide.

Alors, pour conclure, merci. Merci à ceux qui ont suivi ce journal de bord, aux amis et à la famille qui ont joué les vigies à distance, et à tous ceux qui ont croisé et embelli notre route.